Le Conseil du peuple,
Lviv: Chers collègues,
La confrontation entre
le président Viktor Ianoukovitch et le peuple
ukrainien dure depuis trois mois.
Hier ce conflit
est entre dans une nouvelle
phase de menace et violence.
Cela peut se terminer par une
guerre civile. Par conséquent, nous voulons vous
présenter des informations sur les événements en Ukraine. C’est
un point de vue de
plus. Nous essayerons d’être objectifs.
Le Conseil du
peuple, Lviv
Le 19 février Viktor Ianoukovitch a renvoyé le Ministre de la
Défense de l’Ukraine qui, apparemment, ne voulait pas donner
l’ordre à l’armée
d’entrer dans le conflit entre
le gouvernement et le peuple.
Il a ensuite nomme un nouveau
commandant, Youriy Il’yin, qui a décidé
d’exécuter cet ordre. Sous l’ordre
du nouveau Ministre de la
Défense de l’Ukraine, 40 wagons de militaires se
sont mis en route vers
Kyiv. Selon des sources sûres
de l’Ukrzaliznytsia (Chemins de fer
ukrainiens), des trains remplis de militaires sont
partis de Krementchoug via Poltava dans la
nuit du 20 février – tout de suite après
la nomination du nouveau ministre.
Dans la nuit
du 19 février, l’opposition est arrivée à negocier un semblant de
«trêve» après un entretien ardu
avec Viktor Ianoukovitch. Cependant, les combats se
poursuivaient tout au long de
la nuit. Le matin du
20 février, après
que les miliciens
de l’escadron spécial Berkut aient tenté de mettre le
feu au Conservatoire,
les manifestants ont contre-attaqué et réussi à prendre tout le Maidan
(Place de l’Indépendance). En réponse, la police a déployé des tireurs d’élite
(snipers) qui, dans l’apres-midi du 20 fevrier, ont visé des passants et
ont tué une douzaine de
manifestants, parmi eux - une infirmière.
Ils tiraient dans le dos
des gens.
Le 19-20 février, alors qu’aucune déclaration d’état d’urgence officielle n’avait été faite, les autorités ont interdit la
circulation des trains de passagers
venant de l’Ouest du pays.
Des points de contrôle ont été établis
sur toutes les routes venant
de l’Ouest de l’Ukraine. La
police tente périodiquement de bloquer l’ensemble du périmètre du Maidan. Néanmoins,
des activistes continuent d’arriver de tous les
coins de l’Ukraine.
Le 19-20 février des manifestations ont balayé tout le Nord-Ouest du pays, de
Loutsk dans l’Ouest jusqu’à Soumy près de la frontière
russe. Actuellent, les manifestants occupent les administrations
d’Etat, les postes de police,
les services de sécurité (SBU) et les bureaux
des procureurs. Cela conduit souvent
à une confrontation violente et de
nombreux blessés. Ianoukovitch est en train de
perdre le contrôle de ces régions.
Laurent Fabius, Frank-Walter Steinmeier et Radoslaw
Sikorski, respectivement Ministres des Affaires
étrangères de
la France, de l’Allemagne et de la
Pologne sont arrivés à Kyiv le jeudi 20 fevrier.
« Le but de mon voyage
- c’est d’arrêter l’effusion de sang
». Ils pensent que la seule
façon de sortir de cette
crise – c’est d’organiser l’élection d’un nouveau président.
Laurent Fabius : «Notre objectif est de pousser
les autorités ukrainiennes à tenir des élections. Il n’y a pas
d’autre solution que de nouvelles
élections».
Le jeudi 20 février,
au lieu de
retourner à la Constitution de 2004 (ce qui aurait
restitué le principe de constitutionnalité
démoli par Ianoukovitch en 2010) par un simple
vote à la Verkhovna Rada (parlement ukrainien), Ianoukovitch propose de signer un
traité constitutionnel.
C’est un autre moyen de
retarder le règlement de la crise qui
dure depuis trois mois. Il
ne s’agit que d’une tentative
pour tromper les responsables des Ministère des Affaires étrangères
de la France,
de l’Allemagne et de la
Pologne qui sont actuellement à Kyiv. Ainsi, Ianoukovitch
garde les mêmes pouvoirs. Les manifestants n’auront rien à part un document
qui ne sera
pas exécuté.
Le Conseil du
peuple, Lviv
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