A propos de
la réunion du conseil de l’Europe sur l’Ukraine.
La
réunion du Conseil de l’Europe du 30 août a clarifié la
situation. Pourtant l’image qui apparaît devant nos yeux est loin
d’être rassurante. Cependant une vision lucide de la situation est
toujours mieux que des illusions. Une vision lucide pourrait indiquer le chemin
du salut. Alors que les illusions conduisent inévitablement à la
ruine.
Les
diplomates et les représentants des États européens
doivent, bien-entendu, se montrer optimistes et convaincus que ce sommet et les
actions précédentes de l’UE donnent de l’espoir.
Mais les
analystes peuvent examiner la situation plus ouvertement.
La situation
réelle peut être examinée de notre point de vue
à nous, Ukrainiens.
Elle
peut aussi être examinée du point de vue européen ou
même mondial.
Première
conclusion
Il s’est
avéré que l’Union Européenne était en faillite sur
le plan structurel et moral. L’Union Européenne a tout simplement eu
peur. C’est la raison pour laquelle elle est prête à trahir non
seulement l’Ukraine, mais aussi elle-même.
Cette peur
concerne trois domaines :
Dans le
domaine militaire/défense, l’Union Européenne, qui a
l’habitude de s’abriter sous le parapluie de l’OTAN où les pays de l’EU
ne tiennent pas un rôle principal, s’est avérée inefficace.
Comme tous les projets politiques, surtout un projet qui prétend
d’être d’une importance mondiale, celui-ci doit répondre
à toutes sortes de menaces. Après l’effondrement de l’Union
Soviétique, l’Union Européenne s’est retrouvée dans
un monde unipolaire où règne l’hégémonie
géopolitique et, par conséquent, militaire des Etats-Unis.
Malheureusement, les fondateurs de l’Union Européenne croyaient que
cette situation durerait toujours. Que les Etats-Unis assureraient toujours la
défense de l’UE. Que l’on peut réduire à l’infini le
budget de la défense. Que l’on peut mettre toute la
responsabilité de la situation dans le monde sur les USA, car,
soi-disant, tout s’accomplit selon leur volonté.
Le projet
appelé Union Européenne ne prévoit aucun système de
défense. Il est vrai qu’il y a une dizaine d’années un
système de défense européen avait fait l’objet de
discussions , mais aucune décision n’avait suivie.
Les
fondateurs de l’UE croyaient naïvement que le monde était devenu un
paisible troupeau d’herbivores, que le paradis post-modern, dont les professeurs
pleins de sagesse parlaient dans les universités, avait annihilé
chez les êtres humains les souffrances, la bêtise et la soif du
sang.
Poutine a
fait revenir ces troupeaux d’herbivores à la réalité. De
toute façon, il n’a jamais caché sa soif de revanche et il ne
pouvait pas obtenir cette revanche sans égorger les victimes l’une
après l’autre.
Les
herbivores ne pouvaient pas y croire et continuaient à se cacher dans
les buissons. Rappelez-vous cette image d’un Pinocchio-Sarkozy, comique mais
fier de lui, descendant de l’avion à Tbilissi en août
2008. Il était si fier d’avoir l’air d’un métrosexuel qui “a
apporté la paix”. La paix qui consistait à entériner le
démembrement de la Géorgie par Poutine. Une espèce de
caricature de Chamberlain, qui en 1939,
« avait apporté » la paix à l’Europe.
Ensuite, les
herbivores ne pouvaient ( ne voulaient) pas croire qu’en Europe, il est
possible d’annexer un territoire de la taille de la Tchèquie. Il s’agit
de la Crimée. Là aussi, ils se sont cachés dans les
buissons.
Ensuite, les
herbivores ne pouvaient ( ne voulaient) pas croire qu’après avoir
arraché la Crimée à l’Ukraine, Poutine irait plus loin.
Car ce n’est pas Poutine qui, depuis 6 mois, dirige la guerre dans le Donbass.
Si c’est lui, alors, prouvez-le. Car où sont les preuves ?! Bref, les
herbivores sont partis se cacher dans les buissons.
Et lorsque
Poutine a envoyé des troupes régulières de l’armée
russe en Ukraine, tout en sachant que les satellites enregistraient tout – il a
fait cela en se moquant des autres - avant et pendant les «
tergiversations» des herbivores à Minsk, ces herbivores transpiraient de
peur et nerveusement, avec un sentiment de culpabilité (car tout
de même ils ont vu tout ça !!!) ils lui tendaient leurs petites
pattes moites.
Bref, la
vérité a éclaté au grand jour. L’Union
Européenne, en tant que projet, s’est avérée
être sans armes, donc impuissante. Non seulement parce qu’elle ne veut
pas engager le combat avec qui que ce soit mais parce qu’elle tremble de peur.
Oui, elle ne veut pas et elle a peur. Elle n’a pas les ressources
indispensables pour s’opposer à cet usurpateur insolent..
Elle n’a pas
de ressources matérielles. Elle n’a pas les ressources morales. Les
Européens n’ont pas de système de défense correspondant
au projet géopolitique européen. Il ne s’agit pas de l’OTAN. Les
Européens ne sont pas prêts à se battre pour quoi que se
soit. Ni pour eux-mêmes, ni encore moins pour des abstractions telles
que la démocratie, la liberté de parole, les droits de l’Homme
dont l’on parle si souvent. Et ils ne sont pas prêts à se battre
pour un pays lointain comme l’Ukraine.
Je n’ai donc
aucune certitude que ce projet, incapable de se défendre tout seul (
sans les Etats-Unis et sans ses alliés dans l’UE, comme la Grande-Bretagne)
ait la perspective d’exister en tant que projet indépendant.
Ou bien
l’Union Européenne restera-t-elle à jamais la cinquième
roue du carrosse américain ?
Dans le
domaine économique, le 30 août a démontré
l’infantilisme absolu du projet dit Union Européenne. Et son incroyable
égoïsme. Il s’agit du domaine de la sécurité
économique du projet Européen.
Ce n’est un
secret pour personne que l’Allemagne, le principal acteur
européen, est profondément liée à
l’économie russe et le business russe est profondément lié
à l’économie allemande. Il s’en est suivi l’intégration de
la Russie parmi l’élite allemande et européenne. Il ne s’agit pas
que de l’Allemagne. Mais c’est l’Allemagne qui dirige tout. Et la
chancelière allemande proclame cette position avec l’emphase allemande.
Il est clair
que la Russie dépend de l’exportation vers l’Union Européenne
plus que l’UE ne dépend de la Russie. Mais les gens ordinaires et les
élites ne sont absolument pas prêts à sacrifier quoi que ce
soit. Le bien-être financier des Européens est devenu leur dieu.
C’est la
raison pour laquelle il est très facile de les diriger. Des exemples ?
Je vous en prie : la moindre menace sur l’exportation du gaz pourrait conduire
à des conséquences imprévisibles pour les
Ukrainiens. Il se peut que l’Union Européenne ferme pudiquement les yeux
si « la totalité des gazoducs ukrainiens se retrouve mise sous
bonne garde”. Je pense qu’il est inutile de préciser qui les
prendra sous bonne garde. Car, ensuite, il faudra encore expliquer longuement
à Messieurs les Présidents et Medames les Chancelières que
les gazoducs sont à nous, que le pays est occupé, qu’une
rivière de sang a coulé, mais comment pourrions-nous le prouver
s’ils ne veulent en aucun cas s’en rendre compte. Bien sur, si nous les laissons
« les prendre sous bonne garde».
Le corps
choyé de l’UE n’acceptera pas les moindres limitation ou
inconvénient. Bien entendu, cela conduira tôt ou tard à
l’effondrement d’un projet aussi sophistiqué. Le 30 aout, le
consumérisme et l’hédonisme cultivés dans UE depuis des
décennies se sont transformés en menace pour l’EU
elle-même. Pour ceux qui observent la situation de l’extérieur,
comme nous, les Ukrainiens, le faisons ( nous restons à
l’extérieur malheureusement, ou peut-être, heureusement) cela
devient tout à fait évident. Je ne sais pas si l’on est
conscient de cette menace à l’intérieur de l’EU. Je suppose
qu’il y a tout de même des gens qui comprennent que quelque chose ne va
pas avec le projet européen. Je ne parle pas de tous ces perroquets
assis sur l’arbre bureaucratique de Bruxelles. Ceux-ci réciteront
à l’infini des mantras, auxquels eux-mêmes ne croient pas, pour un
morceau de fromage. Ils le feront jusqu’à ce que les vents de l’histoire
ne les dispersent. Les vents ou bien les fléaux de l’histoire, par
exemple, les cyniques du Kremlin.
En
conclusion : Poutine a réussi à attacher l’UE à son
chariot cassé. Il y a eu beaucoup de discussions sur la diversification
de l’approvisionnement énergétique. Mais l’UE n’a pas eu le temps
de terminer cette diversification, car Poutine a lancé la guerre et a
révélé l’impuissance de l’UE.
Dans le
domaine moral, le 30 août, l’EU a prouvé qu’il n’y avait aucune «
idée européenne » , aucune « solidarité européenne
». Au moins en ce qui concerne l’Ukraine.
Les
résultats de la discussion ont démontré que la
Tchèquie, la Slovaquie, la Hongrie et Chypre ont exposés leurs
observations sur l’extension des sanctions. Laissons de côte Chypre qui a
toujours joué et, probablement joue toujours, le rôle du
portemonnaie de M. Poutine and Co. Mais la Hongrie, dont la tentative
d’accéder à la démocratie en 1956 a
été étouffée par cette même
armée qui aujourd’hui détruit l’Ukraine ! Mais la Tchèquie
dont la tentative d’accéder à la démocratie en 1968
a été étouffée par cette même armée
qui aujourd’hui détruit l’Ukraine! N’est-ce pas un coup de poignard dans
le dos ?
La folie
ultra radicale de la classe politique hongroise ne cesse d’étonner.
D’abord, ils voudraient bien récupérer une partie de la
Transcarpathie. Ensuite, ils souhaiteraient la création d’une autonomie
hongroise en Ukraine. « C’est ce que nous attendons de l’Ukraine qui se
forme actuellement », dixit le Premier ministre Viktor Orban.
Le
Président de la République Tchèque Miloš Zeman, a
répété après Poutine qu’une « guerre civile »
sévissait en Ukraine et que le Maidan avait été « la
tanière des héritiers spirituels de Bandera ». Et le Premier
ministre de la République tchèque Bohuslav Sobotka, après le
sommet, a tranché net : « Les discussions sur l’adhésion de
l’Ukraine à l’OTAN ainsi que sur l’adhésion de l’Ukraine à
l’UE ne sont pas à l’ordre du jour… Je pense que l’OTAN et l’UE doivent
donner des espoirs réalisables. Je pense que nous avons fait un grand
pas en signant un Accord d’association avec l’Ukraine… Les discussions sur des
sujets aussi complexes que l’adhésion de l’Ukraine à l’EU
et à l’OTAN n’aideront pas à résoudre le conflit à
l’Est…. Hier, nous disions que les sanctions avaient sans doute un impact sur
l’économie, mais elles ne changent pas le comportement de la Russie
à l’Est de l’Ukraine ».
Que peut-on
dire alors du Premier ministre odieux de Slovaquie Robert Fico ? « Je trouve
que les sanctions contre la Russie sont insensées et contre productives…
Tant que nous ne voyons pas l’effet des sanctions déjà
introduites, il n ‘y a aucune raison d’en imposer de nouvelles ». Il a toujours
été pro russe, lui.
Pour ne
citer que ceux qui se sont prononcés ouvertement. Mais combien de cartes
pipées seront découvertes le moment venu?
Et pour
qu’une seule sanction soit imposée, il faudra que tous les Etats membres
de l’UE votent à l’unanimité. Donc la Russie aura toujours
des ressources pour bloquer les décisions et pour faire durer infiniment
le processus.
Quant au
soutien militaire ou même logistique, l’on n ‘en parle même pas.
C’est la « Maman de l’Europe », Angela Merkel qui a pris la parole pour
s’exprimer clairement contre la livraison d’armes à l’Ukraine. « Nous ne
voulons pas le faire, car nous ne croyons pas que ce conflit pourrait
être résolu par des moyens militaires. Donc nous ne devons
pas donner l’impression que les livraisons d’armes dans le but de renforcer
l’armée ukrainienne aideront à sortir de la crise ».
Ainsi, l’UE
ne croit pas possible de résister au revanchisme russe ni par des sanctions
économiques ni par la résistance. Bien-entendu, l’on parle d’une
nouvelle vague des sanctions, mais comment faire avec ces voix qui bloquent les
votes ? Quant aux 5 bases militaires ( de l’OTAN) ridicules et purement
symboliques sur les frontières de l’Est, avec 10 000 militaires, c’est
aussi drôle que symbolique. « Essayez seulement de bouger un petit doigt
». Si, si, ils le bougeront. Et pas seulement un petit doigt. L’utilisation de
l’armée n’est pas nécessaire, « la nécessité est la
mère de l’invention » , il suffit de se rappeler l’annexion de la
Crimée. La population russophone de la Lettonie suffira à
Poutine,, pratiquement la moitié de ce pays parle russe.
Le pire,
c’est que nous sommes trahis par ceux qui, il n’y a pas si longtemps, se trouvaient
dans le même camp d’extermination que nous.
Deuxième
conclusion :
Pour les
hauts fonctionnaires américains non plus, nous ne sommes pas
intéressants.
Le
Président Barack Obama a toujours été indifférent
à l’égard de l’Ukraine. Même maintenant ( après une
intervention directe des troupes régulières russes en Ukraine),
il ne voit pas de possibilité réelle d’intervention dans
l’annexion rampante de l’Ukraine.
Avec sa
préciosité et sa solennité habituelles, il a
discuté avec Angela Merkel après les vacances et a remis tous les
points sur les « i » : « Nous ne prévoyons pas de confrontation entre
les USA et la Russie dans cette région ».
Voilà
donc la conclusion.
Même
si, bien entendu, on est « côte à côte ». Meme si, bien
entendu, nous fournirons du matériel militaire non-létal, etc,
etc, etc….
Il est
évident qu’après les campagnes en Irak et en Afghanistan, Barack
Obama n’a plus aucune envie de s’attirer de nouveaux problèmes. Il est
isolationniste dans toutes ses initiatives. Il a tenté des
révolutions sociales aux Etats-Unis, mais sans résultat. En plus,
la fin de sa mandature n’est plus très loin.
Mais
l’isolationnisme et le manque de vision large du monde sont restés.
D’ailleurs, ces qualités étaient propres aux hommes politiques
américains avant et au début de la Seconde Guerre mondiale.
Donc quelle
est la situation de l’Ukraine après cette double déception ?
Il y a deux
possibilités :
Première
possibilité. Si nous menons un parallèle historique, c’est une
situation semblable à celle de la Pologne le 1 septembre 1939.
Théoriquement, les alliés existent, mais ils ne font que parler.
Même s’ils déclarent la guerre à l’Allemagne. Car
l’occupation de la Pologne par l’armée allemande d’abord et
l’armée soviétique ensuite, ne s’arrête pas. Qu’a
fait le gouvernement polonais ? Il a résisté avec
acharnement et essayé d’attirer ses alliés, la France et la
Grande-Bretagne, dans cette guerre. En attendant ces dernières avaient
l’illusion qu’il ne s’agissait que de l’occupation de la Pologne et faisaient
tout leur possible afin d’esquiver les actions militaires directes. En vain.
Hitler faisait ce qu’il avait à faire sans s’arrêter.
Deuxième
possibilité. C’est la situation de la Grande-Bretagne qui en 1940 s’est
retrouvée seule face-à-face avec l’Allemagne nazie. Toute
l’Europe s’était rendue, que ce soit volontairement ou non,
à Hitler. Le dernier allié important de l’Angleterre, la France,
s’est retrouvée à moitié trahie, a moitié vaincue.
Alors, Winston Churchill s’est fixé comme objectif principal d’
attirer les USA dans la guerre. À cette époque, l’isolationnisme
régnait aux Etats-Unis. Cela rappelle la situation actuelle de
l’Ukraine. Les USA et l’Europe dorment et rêvent de s’isoler du conflit
agaçant en Ukraine. À l’époque, il a fallu Pearl Harbor
pour que les USA se réveillent.
Quel
était le devoir des gouvernements de la Pologne et de la Grande-Bretagne
dans une telle situation?
La Pologne,
tout comme l’Angleterre, a fait tout son possible pour que le conflit devienne
international, pour que ses alliés agissent au lieu de parler.
Par quel
moyen ? On peut “déchirer l’air”. C’est que font nos diplomates et les
littérateurs dans mon genre. Mais à ce stade du
conflit, de telles actions ne servent plus à rien.
Le seul
moyen de faire participer les alliés à une défense commune
alors qu’eux se sentent installés dans le confort et la
sécurité (c’est ce qu’ils pensent) est de leur faire
ressentir un certain inconfort.
De quel
inconfort peut-il s’agir ?
Et bien,
cela peut être le transit irrégulier ou interrompu du gaz et du
pétrole vers l’Union Européenne. Ça ne passe pas,
voilà tout.
Cela peut
être des catastrophes écologiques qui exploseraient suite aux
actions militaires et qui auraient des impacts ( quel miracle !) sur les
territoires de l’UE.
Cela peut
être des catastrophes humanitaires qui inonderaient les pays de l’UE de
réfugiés affamés et sans-abris et cela malgré
toutes les restrictions de visas qui sont censées protéger
le bien-être des heureux habitants de l’Union Européenne.
Cela peut être
la mobilisation territoriale totale, au moins là, où
l’état d’esprit de la population la rend possible, comme en Israël
ou dans le Haut-Karabagh.
Cela peut
être la mobilisation désespérée et totale des
diasporas ukrainiennes aux Etats-Unis et au Canada, même si pour le
moment, elles restent bien molles( pour les partis républicain et
démocrate aux USA) , il suffit de se rappeler le monde juif ou le monde
arménien.
Il est
évident qu’il faut agir. L’ennemil agit de façon inattendue, avec
de l’imagination. Donc, la réponse doit être toute aussi
inattendue, imaginative. Car il saura répondre à ce qu’il
prévoit
L’ennemi est
arrivé sur notre territoire. Chez lui, il est absolument en
sécurité. Il est incompréhensible que nous seuls devons
nous sentir dans l’insécurité..
Il faut que
la société russe voie les cadavres des soldats russes. Partout.
Si ces images ne sont pas diffusées à la télé
russe, il faut qu’elles soient diffusées par CNN ou par la BBC. L’ennemi
doit se sentir menacé à l’intérieur même de l’Empire.
À la guerre comme à la guerre.
Il ne faut
pas surestimer la force de cet ennemi. Sa force vient de notre faiblesse et de
la faiblesse de nos alliés. Et aujourd’hui, nos alliés, ou bien
nos demi-allié, sont très faibles.
Sa force
vient du courage et de l’imagination. De l’inattendu. De l’immoralité.
Du cynisme.
Il faut y
répondre.
La
réponse à la guerre de religion, c’est la force de la foi,
ça été la réponse de ces rares chrétiens,
torturés à mort à Slovjansk.
La
réponse à la guerre de libération nationale, c’est le
sentiment de la Patrie qui, telle une flamme, détruisait les ennemis.
Comme chez Nadia Savtchenko.
La
réponse à la guerre pour la liberté, c’est l’union civile
réunissant aujourd’hui les Russes qui se battent pour l’Ukraine, pas
contre elle.
Nous avons
déjà quelque chose. Par contre, pour vaincre, il nous faut
bien plus.
Pour le
moment, nous ne sommes pas encore dans la situation de l’ Armia Krajowa qui
après avoir soulevé une rebellion contre les Nazis en
août-octobre 1944, se vidait de tout son sang, tandis que l’armée
de Staline l’observait tranquillement de l’autre côté de la
Vistule. En attendant que les Allemands écrasent les Polonais.
Peut-être
que nos alliés ne reitéreront pas cet “exploit” de
Staline.
Pour le
moment,on peut encore agir. Mais il faut agir et ne pas se faire l’écho
de Poutine,se faire l’écho des herbivores ou se bercer soi-même
d’illusions.
15.10.2014
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